Juncker relance le programme de LGV
Après le rapport de la commission Mobilité 21 qui, en 2013, recadrait l'ambitieux programme français de lignes à grande vitesse (LGV), puis les critiques de la Cour des comptes sur le sujet en 2014, la Commission européenne est bien décidée à peser sur les projets de l'Etat français en matière de grande vitesse ferroviaire. Le 10 juillet, Bruxelles confirmera son soutien financier à plusieurs dossiers d’infrastructures transfrontalières de transport, sur la base de ceux promus par la France auprès de l'instance européenne en 2014 (LLA nº1667).
La Commission de Jean-Claude Juncker a retenu plusieurs tronçons qui suscitent la polémique en France. En premier lieu, la ligne Lyon-Turin, à qui elle va apporter 813,7 millions €, soit 41% du coût de la première phase du projet (LLA nº1675) ! L'institution va également financer d’ici 2020 50% des études – soit 52,5 millions € – de la future LGV Bordeaux-Dax. Celle-ci constitue le premier tronçon du prolongement atlantique de l'axe Tours-Bordeaux, qui devrait être inauguré en 2017. Raison de ce choix communautaire : hâter la jonction des réseaux franco-espagnols. Madrid prévoit de son côté d’étendre la grande vitesse jusqu’à Vitoria, au Pays basque, avec l’aide de l'Union.
Cette logique conduira aussi Bruxelles à donner un coup de pouce de 11 millions € (soit 50% du coût final) pour relancer l’étude de Montpellier-Perpignan, chaînon manquant de la ligne Barcelone-Paris. Enfin, la Commission veut réactiver plus modestement, à hauteur de 1,8 million €, le TGV Rhin-Rhône, qui n'est pourtant pas prioritaire aux yeux du gouvernement français. En revanche, des projets franco-français tels que le Poitiers-Limoges et le Paris-Orléans-Clermont (POCL, LLA nº1690), pourtant défendus par Paris, n'ont pas été retenus par l'exécutif européen.