ARBUS Un formateur du collectif des « Désobéissants » est venu en Béarn apprendre aux membres du Code Béarn à préparer des actions non-violentes contre le projet routier.
Il y a la technique « de l'anguille », celle du « poids mort », celle de la « tortue » ou encore l'attachement les uns aux autres. « Des techniques de résistance corporelle », résume Sylvie Merle-Vignau, la présidente du Code Béarn, un collectif pour les déplacements qui s'est fait connaître pour sa lutte contre le projet routier Pau-Oloron.
Samedi, à Arbus, haut lieu de la mobilisation contre une nouvelle voie qui traverserait les villages, la Maison pour tous accueillait ainsi un « stage de résistance non-violente » qui a rassemblé vingt-quatre personnes, militants du Code Béarn, des comités d'Arbus et du Haut-Béarn, mais aussi d'Izeste, de Tarsacq, de Jurançon, Bayonne ou du groupement foncier agricole mutuel.
« Nous nous apercevons que les manifestations traditionnelles ne suffisent pas à faire entendre notre voix : nos propositions pour l'aménagement du territoire ne sont pas étudiées, et nous sommes confrontés à des lobbies puissants », explique Sylvie Merle-Vignau. « Aussi nous faut-il envisager des actions plus spectaculaires... tout en restant non violents ».
D'où la venue à Arbus de Romain, barbe et petites lunettes cerclées, formateur du collectif des « Désobéissants » qui promeut l'action non-violente et la désobéissance civile. Le jeune homme a transmis samedi quelques enseignements aux stagiaires béarnais.
Après la théorie, ceux-ci sont passés aux exercices pratiques : que faire face à la police ou la gendarmerie ; comment barrer l'accès à un terrain à des ouvriers venus faire des « carottages » ; comment résister pacifiquement quand les forces de l'ordre viennent évacuer un site. Car le but du stage est clair : « Apprendre à préparer une action non-violente dans le but de s'opposer aux carottages en lien avec le projet de l'axe E7 (Bordeaux-Saragosse) sur le barreau Poey-de-Lescar/Gurmençon », précise Jean-André Bellocq (Code Béarn).
Les stagiaires, répartis en deux groupes (police/manifestants ou ouvrier/manifestants) s'en sont alors donnés à coeur joie. Romain a terminé son intervention par des conseils juridiques : que faire en cas d'interpellation, que dire ou ne pas dire, etc. On ne sait jamais...