RN 134 : un collectif est né de Gan au Somport
Hier soir, en mairie d'Oloron, le collectif RN 134 qui rassemble élus, particuliers et collectifs a adopté ses statuts. Il exige l'aménagement de la route nationale et des déviations.
Le sentiment « de ne pas être entendus », d'être « des oubliés ». Voir de « se faire balader ». Voilà ce qui unit les adhérents au Collectif RN 134 - Pau/Somport - E7 qui ont adopté hier soir en mairie d'Oloron les statuts de cette nouvelle association. « Ce qui nous unit, c'est la RN 134 », résume le président Jean-Claude Elichiry, maire de Buziet.
Le collectif exige l'aménagement et la sécurisation de la route nationale «
de Gan au Somport », mais également la réalisation des déviations des communes ou agglomérations traversées. « On veut du concret », assènera un riverain de Bidos. « On a le sentiment que les affaires n'avancent pas, déplore Jean-Claude Elichiry. Les sous-préfets et les préfets passent, et on a l'impression de repartir à zéro à chaque fois. On obtient des réponses mais pas d'action. »
« Un collectif, ça permet aux gens de rouspéter »
Au fil de cette RN 134 qui les unit, les doléances sont nombreuses. Et font intervenir au sein du collectif, élus, particuliers et collectifs déjà créés. Et chacun a ses griefs envers l'État, responsable de cette route nationale d'intérêt européen (l'axe E7). A Buziet, On n'a plus de nouvelles de l'élargissement proposé à la réunion du 13 écembre dernier par les services de la Dira (Direction interrégionale des routes Atlantique) et le sous-préfet d'Oloron. « Aucun comité de suivi n'a été réuni », râle le maire concerné.
À l'entrée d'Oloron, les riverains ont vu une partie de la chaussée reprise mais la descente vers « le plus petit rond-point du monde », place de la Résistance, demeure « un carton ondulé ». La déviation Gabarn - Pont-Laclau, à même de soulager cette entrée de ville, se fait attendre. « Le conseil général pourrait lancer le chantier du rond-point du Gabarn, sur la nationale, en mars prochain », souligne Jean-Pierre Maisounnave, du collectif oloronais. Il aurait dû débuter à l'automne, mais l'État a semble-t-il traîné des pieds.
À Bidos, « l'exaspération monte » chez les riverains qui subissent le passage d'une circulation accrue, et surtout des camions, entre Oloron et la vallée d'Aspe. « On a l'impression qu'on nous enfume quand on daigne nous répondre », lâchent-ils. « Scandalisés par les travaux mal faits », victimes de « mini-séismes répétés », ils veulent du concret. « Un collectif, ça permet aux gens de rouspéter ! »
À Gurmençon, Pierre Hourticq (Collectif de défense des Gurmençonnais - vice président du collectif RN 134), s'inquiète de voir l'étude de la déviation liée au projet de liaison nouvelle entre Pau et Oloron, et confiée au Département. « L'Etat se désengage. » Celle d'Asasp-Arros (le maire a rejoint le collectif, comme celui de Gurmençon) se retrouve, dans la foulée, au point mort.
La vallée d'Aspe est aussi représentée par le franc-tireur Jean Gastou, maire de Cette-Eygun. La déviation est « bloquée à la déclaration d'utilité publique, râle l'édile. J'invite le préfet à venir dormir à Eygun. C'est un village qui s'est vidé à cause de la route et du trafic des poids lourds.
Côté élus, cela fait donc cinq maires au premier rang des mécontents (le maire d'Oloron est également présent). Pas encore assez, pour Jean-Claude Elichiry. « Faites pression sur vos maires pour les pousser à s'impliquer, encourage-t-il. Dans une action qui pourrait être décidée assez vite, des maires avec des écharpes, ça peut marquer. »
===> CODE Béarn ne rejoindra pas le collectif
Tension Par courrier, les responsables du Collectif pour les déplacements en Béarn, Code Béarn, ont fait savoir qu'ils n'adhéreraient pas collectivement au nouveau collectif RN 134. Même s'ils conservent « leur soutien à toute action visant à aménager la route nationale ».
«Pas des goudronneurs»
Code Béarn pointe comme « obstacles » que les statuts, en précisant qu'aménagements et mises en sécurités sont attendus « entre Gan et le Somport », « délaissent » le pourtant problématique tronçon entre Pau et Gan. « Ce ne sont pas les mêmes enveloppes budgétaires pour l'État », répond Jean-Claude Elichiry. Une somme de 15 millions d'euros a été inscrite au plan départemental de modernisation des itinéraires (PDMI 2009-2014) entre Gan et le Somport.
Code Béarn ne voudrait pas non plus cautionner « derrière les non-dits », la volonté de « terminer l'axe E7 » en se pliant aux « pressions des goudronneurs ». Vive réaction du maire de Buziet : « Je ne pense pas être un goudronneur quand je défends la mise en sécurité de la RN 134 ». Henri Betbeder, membre du bureau du nouveau collectif résume : « pour vous, Code Béarn, il y a deux RN 134, l'une entre Pau et Oloron, l'autre entre Oloron et le Somport. »
Robert Bareille, adjoint au maire d'Oloron et membre de Code Béarn, joue l'apaisement. « Nous étions invités et il n'y a aucune animosité autour de la table. En tout cas, on ne vient pas critiquer le menu mais on explique pourquoi on ne s'assoit pas. » Il se dit prêt à adhérer « personnellement ». Jean-Claude Elichiry évoque un malentendu : « chaque collectif ou association garde ici sa spécificité ».
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