
RUBÉN LÓPEZ 17/09/2015
Le début de reprise économique entraine la confiance des entreprises aragonaises. Rien d’autre ne peut expliquer la hausse des investissements en biens d’équipement, de 15% l’an dernier par rapport à 2013, selon le rapport annuel du Conseil Economique et Social d’Aragón (CESA). C’est presque trois points de mieux que l’ensemble du pays (12,2%), et contraste avec la chute de 2012 (-9,9%) et avec la faible remontée de 2013 (4,8%). Cette hausse des dépenses de productivité démontre une grande confiance dans l’avenir de la part des entreprises aragonaises.
C’est d’autant plus encourageant que la consommation des ménages aragonais n’a pas augmenté dans les mêmes proportions (2,8%). Pour la présidente du CESA, Natividad Blasco, les chiffres mettent en évidence le fait que la reprise macroéconomique commence enfin à atteindre les citoyens. "Le pourcentage de familles qui ont des problèmes de fin de mois a baissé et le revenu des ménages commence à augmenter", a insisté Blasco.
Cependant les syndicats se montraient hier un peu moins optimistes lors de la présentation du rapport dans la salle Goya du palais de l’Aljafería. "Nous ne sommes pas si sûrs que la reprise se traduise dans les besoins de la population", affirmait le leader de CCOO Aragón, Julián Buey.
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Selon les prévisions du CESA, tout indique que les chiffres de l’emploi vont continuer à s’améliorer à court terme. -/-
Cependant malgré les signes évidents de reprise la présidente du CESA, qui est également professeur d’Economie Financière de l’Université de Zaragoza a reconnu que de nombreux foyers subissent encore les effets de la crise, et elle a alerté sur certains risques qui guettent la Communauté. Elle a demandé la reprise des investissements en capital physique (infrastructures, machines et équipements) après une réduction de 67% depuis 2008, et de la dépense publique et privée en recherche et développement.
Pour le président de la CREA (patronat aragonais), Fernando Callizo, un autre danger est l’endettement excessif du secteur public qui "hypothèque la disponibilité budgétaire". Il souhaite que l’objectif de déficit soit respecté, et qu’on améliore l’efficience de la dépense « en évitant les doublons et la bureaucratie inutile. Il faut respecter les délais de paiement de l’administration aux fournisseurs car les retards asphyxient de nombreuses entreprises».
Le président de Cepyme (Petites entreprises), Aurelio López de Hita, a également dénoncé la " pression fiscale excessive ", le niveau élevé des cotisations sociales et des charges bureaucratiques que supportent les PME aragonaises.
De leur côté, les leaders de UGT et CCOO, Daniel Alastuey et Julián Buey, ont soutenu une politique économique très différente de celle de Callizo, disant que la reprise est incompatible avec la modération de la dépense publique. "L’austérité nous a amenés à une réduction du niveau de vie des gens", selon Alastuey.
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