Monsieur le Président du Conseil Général, Sénateur des Pyrénées-Atlantiques,
Mesdames, Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs.
Dois-je rappeler en préambule que l’activité de BAP n’a pas but de truffer le Béarn et les Pays de l’Adour, d’infrastructures inutiles et coûteuses, mais de faire seulement en sorte que nos territoires bénéficient de liaisons convenables, sécurisées, nécessaires et suffisantes à leur développement durable, c'est-à-dire prenant en compte, l’économique, le social et l’environnemental.
B.A.P est une association d’hommes et de femmes de tendances politiques diverses, qui ne sont, ni des bitumeurs ni des bétonneurs fanatiques, comme aimeraient le laisser entendre les partisans du «surtout ne rien faire». Les adhérents de B.A.P se sont rassemblés autour de l’idée simple, qu’il ne peut y avoir de développement économique et donc d’avenir pour le Béarn, sans les infrastructures minimum indispensables.
A quoi aura t’il servi de faire ce magnifique tunnel du Somport au sud du Béarn et de l’A65 au nord, si entre ces deux ouvrages d’art majeur de la région, la liaison routière Pau-Oloron-Somport reste ce qu’elle était au 19 siècle sur une bonne partie de son parcours.
A quoi sert-il de faire des autoroutes reliant les villes entre elles si leur desserte s’avère insuffisante.
Comment se fait-il que l’agglomération paloise n’ai eu droit pendant 30 ans, qu’à un seul changeur sur l’A64 alors que Tarbes en a toujours eu deux et que l’Unité Urbaine de Bayonne bénéficie de 6 échangeurs voire 7 avec Biriatou.
Aujourd’hui alors que l’échangeur de Lescar-Pau-Ouest est enfin opérationnel, il devient urgent de faire l’échangeur de Morlaàs-Pau-Est.
Cet échangeur, absolument nécessaire à la structuration économique de l’est de l’agglomération, avec de grandes entreprises comme TOTAL et TURBOMECA notamment, est également indispensable pour désengorger la rocade nord de Pau en faisant jouer le rôle de rocade bis avec, au final, un traitement un peu plus équitable de l’agglomération de Pau vis-à-vis de celle de Bayonne.
A quoi sert-il d’avoir fait la rocade nord/sud de Pau entre Lons et Billere, si elle ne se prolonge pas au nord avec un passage au dessus de l’A64 pour venir doubler et soulager la RN 134 actuellement complètement saturée à l’entrée nord de Pau.
A quoi sert-il de faire une nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse entre Bordeaux et l’Espagne, si c’est pour ignorer complètement la desserte du Béarn et de la Bigorre, voire même aggraver encore la situation ferroviaire de PAU en mettant la capitale du Béarn à plus de 260 km de Bordeaux, alors que la distance réelle n’excède pas 200 km entre ces 2 villes.
Savez-vous à ce sujet que si on ne fait rien pour améliorer la desserte du Béarn et de la Bigorre et à raison de 8 TGV par jour entre Pau et Bordeaux à l’horizon 2020, on fera annuellement plus de 350 000 km inutilement chaque année entre ces 2 villes sans que probablement aucun défenseur de l’environnement ne s’émeuve de l’énorme gaspillage énergétique, sans parler de la pollution.
Et tout cela pour obliger les futurs TGV à utiliser une ligne existante et inadaptée entre Dax et Pau, dont la rénovation pour relever la vitesse à 200 voire à 220 km/h, sera pratiquement aussi coûteuse que de faire une ligne neuve, entre Mont-de-Marsan et Pau, tout en ne gagnant que 7 minutes entre la cité thermale et la ville d’Henri IV.
Quand on sait qu’une ligne nouvelle entre Mont de Marsan et Pau permettrait d’atteindre Bordeaux en moins d’une heure pour le palois tout en réduisant la distance ferroviaire de 30 % par rapport à un passage par Dax, on reste dubitatif sur les motivations réelles des opposants à cette solution.
Voilà c’est pour tout cela et encore bien d’autres choses que B.A.P travaille tous les jours et a travaillé tout au long de cette année depuis notre dernière Assemblée Générale.
Je rappelle que l’activité de B.A.P se fait principalement à travers trois commissions de travail et de réflexion qui sont :
1) La Commission Ferroviaire et logistique présidée par J.C PATALANO assisté de Philippe GUILHEMSANS, sans oublier nos deux conseillers ferroviaires de très haut niveau que sont Robert CANDEBAT et Jean HOURCADE.
2) La Commission Routière et Autoroutière présidée par Gabriel LOUDET assisté de Jean Gabriel PEZET ;
3) La Commission Communication présidée par JM. GUILLOT assisté de François du CLUZEL, par ailleurs grand spécialiste des questions Espagnoles (par la taille et le talent).
C’est cette commission qui travaille actuellement à une nouvelle maquette de notre bulletin d’information.
Permettez-moi de remercier ici les adhérents de B.A.P qui participent fidèlement à ces commissions tout au long de l’année. Je rappelle qu’elles sont ouvertes à tous les membres de B.A.P qui veulent s’impliquer d’avantage.
Cette année comme les années précédentes de très nombreux contacts ont été établis avec les élus, l’administration et les décideurs en général.
C’est ainsi que les membres de la Commission Ferroviaire se sont rendus à Mont- de- Marsan puis à Tarbes pour rencontrer les maires de ces deux villes, de même qu’ils ont été reçus par Madame la Maire de Pau.
Le but de ces rencontres était de plaider pour une prise de position commune des élus en faveur de l’amélioration de la déserte Ferroviaire du Béarn et de la Bigorre à l’occasion de la construction de la LGV entre Bordeaux et l’Espagne.
B.A.P a par ailleurs écrit au Préfet de Région pour lui faire connaître la position négative de notre association concernant le nouveau tracé entre Bordeaux et l’Espagne s’il n’était pas complété par une liaison directe entre Mont de Marsan et Pau.
B.A.P a été également auditée par Réseau Ferré de France via un bureau d’étude spécialisé, concernant les solutions d’amélioration de la desserte du Béarn et de la Bigorre.
Enfin, B.A.P a participé à des séminaires de travail organisés par R.F.F à Mont- de- Marsan, Orthez, Tarbes et Pau pour confronter les points de vue sur les différentes solutions d’amélioration de desserte du Béarn et de la Bigorre.
Toujours sur le même sujet, nous sommes intervenus dans des réunions organisées à Bayonne et à Pau par les Chambres de Commerce et d’Industrie de ces deux villes.
Pour ce qui est des questions routières, B.A.P est à l’origine, avec un collectif d’Oloronais, de l’élaboration et à la diffusion d’une pétition en faveur du doublement routier de la liaison Pau-Oloron, grâce à une voie nouvelle, complémentaire de l’actuelle RN 134, évitant d’encombrer l’entrée sud de Pau (route de Gan à Jurançon), ainsi que la rocade Sud.
Malgré une faible diffusion limitée à Oloron et ces alentours nous avons recueilli à ce jour 1555 signatures auxquelles il faut ajouter 851 messages favorables sur le site Facebook, soit au total 2406 personnes en faveur de cette nouvelle route et beaucoup plus sans doute, si nous faisions une diffusion plus systématique et plus large dans la région.
Nous remettrons solennellement tout à l’heure à Georges LABAZEE, Président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, l’ensemble de ces pétitions.
Sachez aussi qu’en ce qui concerne la route entre Pau et le Somport une nouvelle association de riverains, usagers et d’élus a vu le jour sous le nom de :
RN 134 PAU-SOMPORT E7
Le but de cette association est de moderniser et sécuriser l’Itinéraire existant de Pau au tunnel du Somport en priorisant les déviations, d’Urdos, Cette-Eygun, Asaps, Gurmençon, Gabarne et Gabarne Pont Laclau
B.A.P a donc adhéré à cette nouvelle association qui est en réalité un super collectif, puisqu’elle n’est ouverte qu’aux associations et uniquement aux élus à titre individuel.
Des actions de blocage de routes vont être développées comme celle qui a eu lieu à Asasp avant hier, et B.A.P y participera tout naturellement.
Je salue Claude Elichiry, Maire de Buziet, Président de cette nouvelle association qui est en déplacement et n’a pas pu se joindre à nous ce jour, à son grand regret, ce qui ne nous empêche pas d’avoir plusieurs membres de cette association présents ce soir à l’Assemblée Générale de B.A.P et je les en remercie. Permettez-moi de citer simplement Henri BETBEDER, Président de l’Association VIRIUS et le Docteur Jean Pierre Maisonnave, Président d’une association de Riverains Oloronais de la rue Jeliote, tous deux engagés à fond dans le super collectif qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Je ne saurai terminer ce bilan d’activité sans citer le travail que fait la Commission Routes et Autoroutes sur le dossier du nouvel échangeur de Morlaàs avec la communauté des communes de Morlaàs et son Président Dino Forté.
Enfin, le 2 avril dernier nous avons rencontré le nouveau Préfet des Pyrénées- Atlantiques, Lionel BEFFRE.
Le contact avec le représentant de l’Etat s’est avéré très intéressant au cours d’un entretien qui a duré 1 heure 30.
Nous avons pu exposer au nouveau Préfet, l’ensemble des problèmes d’infrastructures routières et ferroviaires qui se posent au Béarn en termes d’accessibilité et de visibilité de nos territoires. Nous avons la faiblesse de penser que nous avons été attentivement écoutés et espérons-le, entendu, dans un environnement budgétaire difficile pour tous.
En conclusion, l’état des lieux des grands dossiers suivis par B.A.P est à ce jour, le suivant :
- concernant les questions autoroutières, la réalisation de l’échangeur de Morlaàs sur l’A64, est rentrée dans une phase plus dynamique avec un consensus de plus en plus important pour faire cet ouvrage. La discussion qu’a eue récemment Georges LABAZEE avec le PDG d’A.S.F, Monsieur Pierre Coppey, marque incontestablement une progression dans l’avancement du dossier.
En ce qui concerne l’A65, alors que le réseau autoroutier français subit une baisse de 3% du trafic, dû principalement à la crise économique et aux prix du carburant, l’A65 voit au contraire son trafic VL augmenter de 5% et sont trafic poids lourds de 15%.
L’A65 reste cependant pénalisée par les polémiques excessives développées en direction de l’opinion publique sur les tarifs mais également par la non-modernisation de la liaison Pau-Oloron-Somport.
- concernant la question routière, B.A.P n’est donc plus seule dans son action en faveur de l’amélioration de la liaison Pau-Oloron-Somport. Désormais d’autres associations se sont réunies pour faire avancer ce dossier dans le cadre du Super Collectif RN 134 Pau-Somport-E7.
Les buts de la nouvelle association correspondent exactement à la proposition défendue par B.A.P depuis des années, c’est-à-dire, l’amélioration des routes existantes et la création de toutes les déviations de villages, sauf qu’entre Oloron et Pau, B.A.P considère qu’il faut, en plus, créer une route nouvelle complémentaire et alternative de la RN 134 pour partager le trafic actuel qui est de plus de 12000 véhicules jour entre Oloron et Gan et plus de 18000 véhicules jour à l’entrée sud de Pau (route de Gan).
Au-delà du désenclavement d’Oloron et de la diminution de la circulation que cela entraînera à l’entrée sud de Pau ainsi que sur une bonne partie de l’étroite rocade paloise, c’est la solution la plus efficace pour sécurisera l’actuelle route existante entre Pau et Oloron en la débarrassant ainsi d’une part significative de son trafic de transit.
Pour être complet sur cette question, n’oublions pas que côté espagnol, quatre nouvelles autovias (gratuites) vont arriver à Jaca, c’est-à-dire à proximité immédiate du tunnel du Somport, d’ici quelques mois.
Il s’agit de l’A2-l’A21-l’A22 et l’A23 vers Madrid Saragosse Barcelone Segunto et Pampelune.
Côté français la liaison Bordeaux Espagne va devenir payante avec la mise en concession de l’A63 sur la totalité du trajet. Cela va rabattre, inévitablement, du trafic vers l’A65 et le tunnel du Somport.
- Pour ce qui concerne le ferroviaire et la desserte du Béarn et de la Bigorre, 4 scénarii ont été finalement retenu pour être soumis à l’enquête publique au plus tard en 2013 :
Le scénario A : il prévoit la desserte d’Orthez par une ligne nouvelle (à grande vitesse) qui venant de Mont-de-Marsan évite Dax. Depuis Orthez on utilise les lignes existantes pour desservir Pau et partiellement nouvelles pour desservir Tarbes.
Le scénario B : il prévoit la desserte directe de Pau depuis Mont-de-Marsan par une ligne à grande vitesse. A partir de Pau, Tarbes est desservie par une ligne partiellement nouvelle et Orthez est desservie depuis Pau et Dax.
Le scénario C : il prévoit la desserte directe de Pau depuis Mont-de-Marsan par une ligne à grande vitesse empruntant le tracé de l’A65, ce qui rallonge le trajet et augmente le prix à cause des délaissés entre le tracé de l’A65 et celui de la LGV qui sont peu compatibles techniquement.
Le scénario D : il prévoit la desserte de Pau par Dax et les lignes existantes rénovées. Ce scénario n’en est pas un pour B.A.P puisqu’il pérennise la situation actuelle. Sauf que les T.G.V, en provenance de Bordeaux, arrivent désormais à Dax, après être passés par Mont-de-Marsan et non plus par Facture et Morcenx, ce qui occasionne un détour de plus de 60 km, au lieu de 30 km actuellement, sans compter que la rénovation lourde de la ligne Pau Dax, qui ne permettra de gagner que 7 minutes, sera aussi coûteuse ou presque que la ligne nouvelle entre Mont-de-Marsan et Pau.
Inutile de dire que la préférence de B.A.P va au scénario B qui met Pau à 53 minutes de Bordeaux (d’après RFF) tout en ne parcourant que 200 km.
Cette solution nous semble équilibrée entre l’intérêt des Orthéziens à l’ouest, des Tarbais et Lourdais à l’est, dont Pau se trouve à égale distance.
Il faut savoir que cette solution B a également la préférence des chambres Commerce et d’Industrie de Pau et du Béarn, des Hautes Pyrénées, et des Landes ainsi que de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie d’Aquitaine.
Enfin, cette solution B a fait l’objet d’une motion de soutien, signée par les maires de Pau, Tarbes et Lourdes, ainsi que par les Présidents des Conseils Généraux des Pyrénées Atlantiques et des Hautes Pyrénées.
L’idéal serait que cette solution puisse se réaliser dans le cadre des G.P.S.O, si on ne veut pas attendre les calendes grecques, c'est-à-dire 30 ans et plus avant de voir quelque chose venir.
J’en ai terminé avec ce rapport d’activité et d’actualité, s’il y a d’autres questions à traiter qui vous intéressent, je propose de les aborder au point 7 de notre A.G qui est réservé aux questions réponses.
Je vous remercie de votre attention.