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Pau, le 1er juin 2015
Bonsoir M. le Président et MM. les membres de BAP
Je voudrais commencer par vous remercier de la possibilité qui m’est offerte d’être ici et d’intervenir dans cette réunion organisée par BAP.
La raison qui m’amène n’est pas une réunion de plus, il ne s’agit pas d’une simple démarche, ou d’une simple réunion entre amis préoccupés par un problème local. Nous nous trouvons en un moment historique, déterminant pour l’avenir de nos territoires. Un moment historique parce que c’est en ce moment que se décident les infrastructures de transport du XXIe siècle.
L’Union Européenne, la France et l’Espagne définissent les couloirs de transport de l’avenir, conscients de l’importance des transports pour l’avenir de l’Europe dans un monde globalisé et de plus en plus compétitif.
Dans le cas du Sud-Ouest européen, cette planification laisse la France et la Péninsule ibérique avec les deux seuls couloirs ferroviaires côtiers –atlantique et méditerranéen-, oubliant la nécessité de couloirs transversaux et d’un troisième couloir central à travers les Pyrénées qui, comme en Italie du nord, garantisse un vrai maillage ferroviaire pour passagers et marchandises, afin d’assurer l’accessibilité de nos territoires aux grands réseaux de transport.
Les projets GPSO sont un début de solution à ce problème d’accessibilité et à cet isolement, car ils créeraient un axe transversal en France et fourniraient en outre un cadre pour de nouvelles liaisons transpyrénéennes, comme le Canfranc et, à plus long terme, la Traversée Centrale des Pyrénées.
Pour toutes ces raisons, au sud des Pyrénées l’Aragon, représentant en quelque sorte l’intérêt général de la péninsule ibérique, appuie totalement la poursuite du projet GPSO.
Nous soutenons donc à nouveau les revendications de BAP en faveur de la poursuite du projet GPSO, en tant que solution à l’élimination de ce que la CPRM appelle des « zones grises », autrement dit des régions ou territoires qui, comme les nôtres, semblent rester à l’écart des grands réseaux de transport, contrairement à d’autres zones du nord et du centre de l’Europe.
Tout cela dans un contexte socioéconomique défavorable à nos territoires, qui plus que jamais ont besoin d’un renforcement des infrastructures, outil de lutte contre la crise et de soutien aux entreprises et donc à l’emploi.
Et aussi dans un contexte de recherche de la soutenabilité, dans ce qui fait consensus au plan mondial, le transfert modal de la route vers le rail.
Tel pourrait être le résumé de notre position, qui d’ailleurs n’a jamais varié, l’Aragon ayant toujours soutenu tous les grands projets qui, de part et d’autre de la frontière, sont destinés à donner de l’accessibilité à nos territoires.
Il s’agit en outre de mettre à profit toutes les potentialités qu’offre notre situation géographique et le niveau élevé de nos entreprises, dans l’intérêt non seulement de nos régions, mais aussi de nos deux pays.
Bordeaux, Toulouse et Saragosse, avec le Béarn et la Bigorre, le Haut-Aragon et même Teruel, sur l’axe Cantabrique-Méditerranée, ont des intérêts économiques communs, et ont droit à faire partie du réseau de transports ; elles ne peuvent demeurer une « zone grise »
Si le projet GPSO s’arrête aujourd’hui, nous hypothéquons pour longtemps l’avenir de nos régions, et en définitive du Sud-Ouest européen. Un sud-ouest européen qui, en dépit de ces « mauvais traitements » en matière de réseaux de transports modernes, a montré son dynamisme et ses capacités.
Voilà pourquoi nous sommes là aujourd’hui avec vous. En réalité, comme je l’ai déjà évoqué, nous ne disons rien de nouveau, nous ne faisons que répéter ce qui est pour nous une évidence, une revendication constante, rationnelle et juste.
Votre Président nous a demandé de nous unir à vous réclamations, de faire pression depuis notre position, et nous avons répondu positivement, cette fois encore. Nous venons d’adresser une lettre à M. le Préfet d’Aquitaine pour qu’il transmette au Gouvernement français notre souhait que le projet GPSO ne soit pas arrêté, dans l’intérêt commun de nos deux pays.
A notre demande, les Chambres de Commerce de Saragosse et de Huesca vont faire de même, et nous avons transmis cette même demande à toutes les instances à notre portée.
Dans la lettre au Préfet, nous disons en particulier ceci :
« Je m’adresse à vous au nom de la Fondation Transpirenaica que je dirige et qui représente dans le domaine des infrastructures de transport le Gouvernement d’Aragon, les trois diputaciones provinciales (conseils généraux), les chambres de Commerce et les principales organisations patronales et syndicales de la Communauté Autonome d’Aragon.
Nous avons eu connaissance de l’opinion défavorable émise par la Commission Publique en charge des projets GPSO pour la nouvelle interconnexion Bordeaux-Toulouse et Toulouse-Dax (sic) vers l’Espagne.
Nous souhaitons vous faire connaitre, avec tout notre respect, notre soutien total au projet, que nous considérons très important, non seulement pour le sud-ouest de la France, mais également pour notre région, et en fin de compte pour l’Espagne.
Il existe de nombreux points d’intérêts communs des deux côtés de la frontière, et la réalisation de ce projet ouvrirait de nombreuses possibilités d’interconnexion à travers les Pyrénées, qui sont aujourd’hui une barrière infranchissable, non seulement pour les personnes en général, mais aussi pour les entreprises espagnoles et françaises qui par leurs efforts, créent des emplois et des richesses pour les deux Etats.»
Nous croyons que le Gouvernement de la République française sera sensible à une question aussi stratégique pour l’avenir non seulement de la France comme nous l’avons dit, mais aussi de l’Espagne, car des projets d’une telle portée apportent des bénéfices des deux côtés de la frontière, comme cela a été dit.
Je crois que notre position est claire en faveur du projet, projet que nous connaissons depuis longtemps et auquel nous avons travaillé avec différentes institutions, en particulier les Chambres de Commerce et d’Industrie françaises.
Un projet qui doit se poursuivre et servir de catalyseur à d’autres projets, comme nous ceux déjà évoqués, le Canfranc ou la TCP, conjointement au développement de l’axe POLT, Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
L’ensemble doit constituer le grand réseau du sud-ouest européen pour passagers et marchandises, mettant à profit les potentialités géographiques, logistiques et économiques de nos régions.
Merci à tous et je suis totalement à votre disposition
Lettre d’information électronique de l’association Béarn Adour Pyrénées - N° 36 - juillet 2014 |
LA FIABILITE DES TRANSPORTS FERROVIAIRES ET ROUTIERS SERIEUSEMENT EN QUESTION EN BEARN
Peut-être l’avez-vous l’avez remarqué : tout se passe depuis quelques semaines comme si les problèmes de transports routiers et ferroviaires (accidents et avatars divers) se livraient en Béarn à une sorte de compétition funeste, sinistre et préjudiciable sur le terrain béarnais. Compétition intéressante d’un point de vue sportif, singulière sur le plan anecdotique, palpitante pour les médias, mais au bout du compte catastrophique pour nos rapports sociaux et culturels et pour notre économie. Sans doute aussi pour notre image…
15 AVRIL 2014 - 1er point perdu pour la SNCF
Un affaissement de terrain, causé par l’abondance des pluies se produit à Haut-de-Gan sur la ligne ferroviaire Pau-Oloron, récemment rénovée, menaçant d’envoyer les trains dans le décor. Fermeture immédiate du trafic notamment de voyageurs, lesquels sont transportés depuis Pau à Oloron et réciproquement par des bus, aux mêmes horaires. La SNCF fait du mieux qu’elle peut avec RFF pour rétablir la ligne mais c’est assez complexe, donc long. Les usagers s’impatientent.
19 AVRIL 2014 – 2ème point, égalité, pour la DIRA, - (direction des routes Atlantiques, ex-DDE)
Les circonstances climatiques produisant les mêmes effets, les problèmes routiers sont les mêmes que les problèmes ferroviaires : sur la RN 134-E7 au sud d’Urdos, un important affaissement de la chaussée oblige l’administration – d’Etat – à fermer la route aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes, faute de quoi les camions pourraient bien chuter dans le ravin. Les travaux sont menés par des entreprises spécialisées, mais quelles que soient leur compétence, ils sont trop longs au goût des Espagnols qui le font savoir et n’admettent pas d’aussi drastiques mesures de restriction de circulation. Certains camionneurs régionaux peuvent emprunter le col du Pourtalet voisin mais de façon alternative car la RD 934, du col à Laruns, est fragile. Les autres sont contraints de faire un large détour par la Côte basque, d’où des surcoûts et des pertes de temps préjudiciables.
8 juin 2014 – 3ème point perdu : la DIRA se détache
Ayant la malchance d’avoir à gérer la RN134-E7 exposée à toutes les vicissitudes météorologiques, la DIRA se voit cette fois dans l’obligation de fermer totalement le tunnel international du Somport que pouvaient encore emprunter jusque-là les automobiles et véhicules de moins de 3,5 tonnes. En effet, des blocs de rochers se sont détachés de la paroi rocheuse non loin du tunnel et sont tombés sur la route (RN 134, toujours la même). Nécessité de purger le secteur des roches qui risqueraient de dégringoler encore et de sécuriser parfaitement la route. Ça prend du temps, forcément. De part et d’autre de la frontière, l’impatience grandit chez les transporteurs français et aragonais qui déplorent de voir le tunnel du Somport totalement neutralisé pour plusieurs semaines. Les véhicules légers peuvent néanmoins traverser la frontière par le col du Somport.
JEUDI 17 JUILLET 2014 - 4ème point perdu : nouvelle égalité entre la SNCF et la DIRA
La SNCF rejoint la DIRA au nombre des catastrophes à gérer en Béarn. Mais là du coup c’est très grave car on déplore des drames humains : 40 personnes sont blessées dont quatre grièvement lors d’une collision survenue entre un TER et un TGV, à Denguin près de Pau sur la ligne ferroviaire Tarbes-Pau-Dax-Bordeaux-Paris. Pour une raison qui n’a pas été encore formellement établie – on pense à une défaillance d’un sémaphore - le TER a percuté à l’arrière le TGV qui roulait à vitesse réduite (30 km/h). Ce type d’accident est très rare. Grosse émotion. On a frôlé la catastrophe. Le plan ORSEC est déclenché, des moyens importants sont mis en œuvre pour venir au secours des blessés et évacuer 200 autres voyageurs indemnes. Fermeture des deux lignes. Coup dur pour la SNCF qui se serait bien passée de ce nouvel avatar et qui doit faire le maximum pour rétablir la circulation des trains. Les TGV sont les premiers à circuler de nouveau, puis ce sera au tour des Intercités et des TER. Avec bien entendu un ballet d’autobus pour rétablir les liaisons vers Dax et Bayonne. Avec des retards inévitables, des correspondances loupées et des mouvements… d’impatience. Et un bon point quand même : les voyageurs ont retrouvé (avec plaisir) le retour des TER entre Pau et Oloron.
Question d’anticipation
En bref, pour rester dans le ton de la métaphore sportive, un bilan global assez saisissant – deux partout - qu’on peut justement déplorer. Il n’est pas dans l’esprit des dirigeants de BAP d’accabler les administrations car elles n’ont pas le pouvoir d’agir sur les conditions climatiques. Mais elles ont quand même une responsabilité à la fois technique et stratégique, ne serait-ce que parce qu’il est dans leur fonction de veiller au bon fonctionnement des infrastructures de communication. Et d’anticiper. La RN 134-E7 d’Oloron au Somport comme la ligne ferroviaire Pau-Oloron - jusqu’à Canfranc, c’est une autre histoire ! - doivent être une fois pour toutes réellement modernisées et sécurisées.
Comme si l’enclavement du territoire, lourd handicap dans un monde en mouvement, ne suffisait pas, les péripéties multiples que nous venons de connaître et qui ne sont pas toutes réglées, finissent par rendre gravement aléatoire la fiabilité des échanges. C’est singulièrement vrai pour le Béarn et par contrecoup pour son voisin espagnol, lequel réclame avec une insistance justifiée, plus de portes ouvertes …en permanence sur la France et le nord de l’Europe.
BEARN ADOUR PYRENEES Commission communication Directeur de publication : Pierre Saubot - Textes et photos : Jean-Michel Guillot Siège de l’association : 21, rue Louis Barthou 64000 PAU – Tél. 05 59 82 56 40 - Internet : www.bap-europe.com |
Les camions franchissent de nouveau la frontière.
LE POURTALET AU REGIME DE L’ALTERNANCE
Il n’était pas possible de laisser la frontière interdite aux poids lourds plus longtemps. L’affaire a fait trop de bruit en Espagne où les décideurs politiques et économiques de l’Aragon ont laissé éclater leur colère, bien traduite dans les médias, pour ne pas laisser insensibles les autorités françaises. Responsables du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et de l’Etat se sont réunis avec leurs alter egos aragonais pour trouver une solution qui a été mise en œuvre aussitôt. Reste à régler le problème épineux de Laruns où les camions sont « véhicula non grata ».
Le renforcement de la RN 134 au sud d’Urdos exigeant plusieurs semaines de travaux – on parle de rouvrir cet axe E7 seulement en juillet - et l’utilisation comme solution de rechange, en l’état normal, de la RD 934, à partir du col du Pourtalet posant d’autres problèmes sérieux, ont donc amené les pouvoirs publics à adopter une disposition transitoire radicale et néanmoins acceptable. Le dispositif proposé permet ainsi aux poids lourds de plus de 12 tonnes – surtout usagers du trafic local (Huesca, Jaca) -de ne plus avoir à faire, temporairement, un grand crochet de plus de 200 km- par Béhobie et Hendaye pour passer la frontière.
Il faut dire que le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, gestionnaire de la RD 934, qui va du col du Pourtalet à Laruns n’a pas laissé traîner l’affaire. Confronté régulièrement aux problèmes posés dans les montagnes béarnaises et basques notamment l’hiver, avec la neige ou les glissements de terrains, le Département est bien rôdé et fait le maximum pour apporter les remèdes adéquats. Il a pris un arrêté permettant que les camions d’un tonnage supérieur à 12 tonnes, empruntent la RD 934 de façon alternée – comme le suggéraient les Espagnols – pour éviter que les véhicules lourds et encombrants aient à se croiser sur une route connue pour être sinueuse et inadaptée. Ces poids lourds descendent donc le col depuis l’Espagne de 6 h à 13h, et ceux qui viennent de France sont autorisés à le remonter à partir de 14h jusqu’à 5h du matin. Les véhicules de moins de 12 tonnes et les cars ne sont pas concernés par les restrictions de l’arrêté.
DURE EPREUVE POUR LA RD 934
BAP est allée à deux reprises en vallée d’Ossau, jusqu’à Gabas, dès que le dispositif a été mis en œuvre. Dès 6 heures du matin un premier contingent de camions dévale le col. A 14h, quelques poids lourds se présentent à Laruns pour le grimper. Jusqu’à 17h, le 7 mai, nous n’en avons comptés qu’une douzaine en redescendant de Gabas. Ce qui n’a pas posé de problème de cohabitation avec le trafic des autres véhicules légers, souvent obligés de s’arrêter pour permettre le croisement avec les véhicules encombrants.
Il n’y a pas eu d’incidents au cours du week-end du 8 mai. Il aurait pu y en avoir le 12 mai, à plein trafic. Mais non. Nous avons pu vérifier ce lundi matin que le trafic PL sur la RD 934 était supportable. En fait, les vrais problèmes sont parfaitement identifiés. Les riverains que nous avons interrogés à Laruns et Gabas ne cachent pas qu’un trafic important de mastodontes est susceptible de dégrader dangereusement la RD 934. Il s’agit en effet d’une route qui n’a ni le gabarit ni le profil adaptés à la circulation des poids lourds. Des risques d’affaissement existent et pas seulement dans les gorges du Hourat – la hantise des responsables de l’entretien de la route - où divers péripéties se sont déjà produites. Et puis, surtout, ce sont les sérieuses difficultés générées par les camions dans la traversée de Laruns qui sont apparues comme le talon d’Achille du système d’alternat.
SOLLICITER L’EUROPE BAP rappelle que la RN 134 en vallée d’Aspe dépend de l’Etat seul. Malgré les réticences d’Alain Rousset, président du Conseil Régional, l’Etat pourrait faire inscrire l’exécution des travaux indispensables de sécurisation de la RN 134 au Contrat de Plan Etat Région et dans le PDMI. De plus, BAP demande aux candidats à l’élection Européenne de solliciter l’Europe. Certes, l’U.E. pour l’instant se refuse à financer les infrastructures routières. Cependant, l’état actuel des autoroutes allemandes pourrait inciter à une révision de cette politique. Dans ce domaine aussi,il serait possible aux futurs élus d’influer positivement en faveur des relations transfrontalières européennes.
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A l’évidence, la capitale de la vallée d’Ossau n’est pas préparée à absorber des vagues de poids lourds. Faute de déviation, ces derniers sont contraints, en particulier dans le sens sud-nord, de traverser Laruns par la rue commerçante principale qui ne comporte qu’une voie tant elle est étroite. Un peu comme si les camions passaient par la rue Barthou à Oloron ou la rue Serviez à Pau ! Exaspération et appré-hension des riverains. Le maire, Robert Casadebaig, préoccupé par l’insécurité de la situation et le désagrément causé à ses concitoyens, a aussitôt pris un arrêté interdisant la circulation des poids lourds dans sa commune de 18h à 9h, arrêté qui est en partie contradictoire avec celui du Conseil général.
Le dépit s’est de nouveau manifesté en Aragon où le délégué du Gouvernement, Gustavo Alcalde, suggère à l’Etat français d’accélérer les travaux de réparation de la RN 134 en vallée d’Aspe et de faciliter le contournement du goulot d’étranglement de Laruns, qui existe, selon lui, mais n’est pas utilisé.
Les seuls légalement habilités à trancher ce nœud gordien sont le sous-préfet et le préfet. La situation étant complexe et le problème ultrasensible, les représentants de l’Etat, ceux du Conseil général et de la commune de Laruns vont donc se réunir cette semaine pour trouver un compromis qui règle notamment le transit des PL et semi-remorques en vallée d’Ossau.
LA SOLUTION A LARUNS ?
Comment empêcher que les camions passent dans le centre de Laruns ? Une solution existe qui consiste à utiliser un itinéraire de contournement à partir de la gare, à travers le quartier de Pon puis à remonter jusqu’à la sortie sud de la cité en empruntant la rue longeant le gave de l’Ariusec. Cependant il y a des passages étroits qui impliquent la nécessité d’un sens unique pour les camions. Cette solution pourrait être choisie… en attendant qu’un jour les poids lourds puissent emprunter une route de contournement adaptée pour éviter le centre de Laruns. Des réserves foncières ont déjà été constituées à cet effet.
Lettre d’information électronique de l’association Béarn Adour Pyrénées – N°33 – mai 2014 |
La fermeture de la frontière aux camions
LES ARAGONAIS EN APPELLENT A BRUXELLES
Il fallait s’y attendre ! Comme en 2005, les dirigeants des institutions politiques et économiques de l’Aragon et en particulier de Huesca n’ont pas tardé à réagir. Cette année-là, la chaussée de la RN 134 s‘était brutalement effondrée au lieu-dit Bordenave entre Urdos et le tunnel du Somport. L’incident avait provoqué une interruption de la circulation pendant quatre mois. Et de vives réactions de l’autre côté de la frontière.
8200 camions « perdus » au tunnel en avril On mesure mieux le préjudice causé par l’interdiction faite aux poids lourds de franchir la frontière franco-espagnole quand on connait les statistiques du trafic au tunnel du Somport. Jusqu’au 12 avril de cette année, 1159 camions ont emprunté le tunnel, puis plus rien…En avril 2013, 9379 PL soit 313 en moyenne par jour avaient transité par le tunnel. Ce qui montre que plus de 8200 ont été « perdus » au Somport en quelques jours. Et bien sûr ce sera plus grave encore à compter du 1er mai. Cette chute du trafic ne semble pas avoir d’incidence en ce qui concerne la fréquentation des camions sur l’A65. L’autoroute Pau-Langon a enregistré une augmentation du trafic des poids lourds de 31% au cours du premier trimestre de cette année. Ce « bonus » résulte en grande partie de l’arrêté pris par les trois préfets des départements concernés imposant aux camions d’emprunter l’autoroute plutôt que la nationale. |
Le journal « El Périodico » indique que la fermeture de la frontière au transport de marchandises dans les Pyrénées centrales provoque de nouveau la colère des comarques, des communes et de la « diputación» de Huesca (conseil général). Tous disent que la situation ne peut durer, et qu’ « il faut résoudre le problème dans les plus brefs délais ». Ils vont transmettre une plainte conjointe à Bruxelles. Depuis la mi-avril, en effet, (lire notre précédent flash info N°32) un nouvel affaissement dû à des infiltrations d’eau est survenu sur la RN134 en vallée d’Aspe, à deux kilomètres au sud d’Urdos. Un incident suffisamment grave pour que la préfecture prenne un arrêté interdisant aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes de circuler sur cette route entre le tunnel routier du Somport et Urdos. Ce qui revient à dire que la frontière est fermée aux camionneurs puisqu’on ne peut même plus passer par le col. Et que ceux-ci n’ont d’autre itinéraire que celui qui consiste à passer par Biriatou-Hendaye.
Certains chauffeurs, notamment espagnols avaient espéré pouvoir utiliser l’itinéraire parallèle du col du Pourtalet et commençaient de fait à l’emprunter, mais notent les dirigeants aragonais, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques a pris un arrêté d’interdiction du trafic des camions de marchandises de plus de 12 tonnes sur la route RD 934 du col jusqu’à la Villa Caprice, sur la commune de Laruns, jusqu’au 15 juillet pour garantir la sécurité des infrastructures. « En fait le problème est que dans cette ville française, le trafic de poids lourds dérange les habitants qui ne peuvent dormir la nuit. En outre, la proximité du collège fait courir un danger aux élèves ». Et, ajouterons-nous, la nature de la route, très étroite et sinueuse de Laruns à Gabas, notamment dans le défilé du Hourat n’est pas vraiment adaptée à la circulation des camions.
« Une solution sans délai »
Le président de la « Diputación Provincial » de Huesca (Conseil Général), Antonio Cosculluela, insiste de son côté sur le fait que de nos jours, "en pleine crise", tout problème de communications peut avoir des conséquences négatives et "fatales" pour les entreprises. "On ne peut pas admettre que les passages soient fermés pendant deux mois. Le préjudice pour le Haut Gállego et la Jacetania sera important. Les autorités aragonaises et espagnoles doivent faire pression au maximum car cette situation est intolérable".
Dans Le Heraldo de Aragon, le président de la comarque de la Jacetania, José María Abarca, estime que « le préjudice que nous subissons est important. On fait du tort aux entreprises de marchandises, et aussi au tourisme. De nombreux autobus qui allaient à Lourdes s’arrêtaient à Canfranc pour voir la gare et ils ne le font plus. Nous exigeons de la France qu’elle apporte sans délai une solution au problème et des autorités espagnoles, aragonaises et européennes qu’elles fassent pression à cette fin. Nous comprenons qu’il faille faire des travaux et améliorer la sécurité, mais dans un délai précis, et avec la volonté de régler le problème", a-t-il dit.
Inutile sans doute de préciser que BAP est totalement solidaire des Espagnols dans cette affaire.
SNCF : Pau-Oloron au palmarès Les usagers de la ligne ferroviaire Pau Oloron apprendront avec un vif intérêt que cet itinéraire vient en tête du palmarès, publié par Sud-Ouest, des TER aquitains les plus réguliers avec 97,85% de taux de régularité entre janvier 2013 et mars 2014. Ce taux est calculé en comparant le nombre de trains ayant un retard inférieur à 6 minutes à l’arrivée par rapport au nombre de trains en circulation sur la ligne. On se réjouirait de ce joli succès si aujourd’hui cette ligne n’était pas… fermée pour plusieurs semaines en raison d’un affaissement de terrain.
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BEARN ADOUR PYRENEES Commission communication
Directeur de publication : Pierre Saubot -
Textes et photos : Jean-Michel Guillot
Traduction : François du Cluzel
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Lettre d’information électronique de l’association Béarn Adour Pyrénées – N°32 – mai 2014 |
Porte close pour les camions avec l’Aragon C’EST LA SAISON DES AFFAISSEMENTS
C’est l’histoire d’un voyageur palois qui souhaite se rendre en ce début mai à Saragosse. N’ayant pas d’automobile, il décide d’emprunter la ligne ferroviaire qui va de Pau à Oloron, puis ensuite le bus qui va d’Oloron à Canfranc. Ensuite, il envisage d’emprunter le Canfranero jusqu’à Huesca et Saragosse. Mais là au moins, on est en Espagne et en principe ça marche. Encore faut-il y arriver !
UN PROJET ALEATOIRE La fermeture de la ligne Pau-Oloron, récemment rénovée, résulte d’un affaissement important du remblai peu après le viaduc de Haut-de-Gan. Le trafic voyageurs est donc assuré par des bus. Cet incident sérieux remet donc en question l’opportunité de la réouverture de la ligne Oloron-Bedous qui est désaffectée depuis 1970. Est-on certain en effet que les structures de base très anciennes de cette ligne circulant en montagne supporteront le poids des autorails TER et éventuellement des trains de marchandises ? Les 105 millions d’euros du Conseil régional risquent fort de ne pas suffire… |
Pas de train actuellement pour Oloron, lui dit-on à la gare de Pau, et cela au moins jusqu’à fin juin, en raison d’un affaissement de terrain. « Qu’à cela ne tienne, se dit notre voyageur, je prendrai le bus de substitution affrété par la SNCF ». OK ! Il le prend, arrive dans la capitale du Haut-Béarn et s’apprête à emprunter le car qui fait la liaison quotidienne avec Canfranc parce que, bien sûr, il n’y a plus de train sur cette ligne depuis 44 ans. « Désolé, lui répond la préposée, mais le bus ne peut plus circuler au-delà d’Urdos car la route est coupée entre ce village et le col ainsi que le tunnel du Somport. Il y un affaissement de terrain… Vous devrez prendre un taxi à Urdos pour atteindre Canfranc ».
Ce scénario est authentique. Un affaissement de plus, donc, causé par les pluies obstinées de cet hiver et de ce printemps. Nous sommes en montagne et il n’est pas rare que le sol ait naturellement tendance à glisser, quand ce n’est pas la neige, sans qu’on puisse maîtriser leurs descentes inopinées. Quand il y a une route concernée, on ne circule plus, du moins les véhicules lourds, motrices et camions. On applique le sacro-saint principe de précaution.
PLUS GRAVE QU’EN 2005
Le problème, en l’occurrence, en Béarn, c’est que ces malédictions – qui ne sont pas les premières hélas !- ne font que mettre un peu plus en exergue les insuffisances des infrastructures, qu’elles soient routières et ferroviaires, qui sont d’un intérêt vital parce qu’elles sont internationales. En ce qui concerne le trafic des trains, direz-vous, nous sommes habitués à ses carences car il n’y a plus de liaison Oloron-Canfranc depuis 1970. Pour le trafic routier, la problématique est beaucoup plus dramatique. Le Somport est, dans toutes les Pyrénées occidentales et grâce au tunnel routier, le seul passage correct, empruntable en toutes saisons, par les poids lourds entre l’Espagne et la France. Que la RN 134 vienne à être coupée, pour une raison ou une autre, et c’est sinon une catastrophe, du moins un désastre préjudiciable surtout pour l’économie aragonaise qui a besoin de communiquer avec nos régions et l’Europe. C’est une porte fermée pour les Espagnols. On se souvient du courroux justifié de l’importante délégation aragonaise venue exprimer sa colère à Pau, en 2005, quand la route fut coupée au lieudit Bordenave, à 3 km du tunnel, par un important glissement de terrain et interdite aux camions et cars pendant …quatre mois.
Et le même scénario recommence, en pire cette fois, car l’affaissement s’est produit au sud d’Urdos dans la montée vers la frontière. C’est en effet plus grave encore qu’en 2005 car les poids lourds de plus de 3,5 tonnes devant franchir la frontière au Somport n’ont même plus le recours d’utiliser le col. Les routiers qui ont tenté de passer malgré tout ont été sanctionnés par les gendarmes. Et les mêmes qui pensaient pouvoir passer par le col du Pourtalet et la vallée d’Ossau n’ont pas plus de chance. La configuration de ce col ne se prête pas à la circulation des véhicules d’un tonnage important. Le Conseil général qui est gestionnaire de la RD 934 l’a interdite depuis le 30 avril aux véhicules de plus de 12 tonnes. Il ne reste aux camions et semis que le tunnel de Bielsa, puis plus à l’est, le val d’Aran, très encombré, et, plus sûrement, le passage par la Côte basque à Biriatou et Hendaye. Ce qui représente 200 km de plus, avec la perte de temps et d’argent qui en résulte, pour les 300 ou 400 poids lourds fréquentant quotidiennement le tunnel.
SECURISER LA RN 134 EN VALLEE D’ASPE
Les autorités compétentes, préfecture et la DIRA (ex DDE) conscients de la gravité de la situation ont réagi immédiatement pour régler le problème d’Urdos en liaison avec l’administration de Huesca. Mais les travaux de consolidation de la chaussée - qui ont débuté très vite- qu’il faut reprendre en profondeur sur au moins cinq mètres après drainage du secteur et renforcement du mur de protection en béton, sont lourds et ne pourront pas être achevés avant le mois de juillet. Trois mois c’est long très long. Et cela pose une fois de plus le problème de la sécurisation de la RN 134, itinéraire essentiel entre les Pays de l’Adour, l’Aragon et la Navarre et au-delà toute la Péninsule ibérique. Si la déviation d’Urdos était réalisée, comme le prévoyait explicitement l’accord passé avec l’Espagne lors de la réalisation du tunnel – payé aux deux tiers par nos voisins-, ce type de problème se produirait moins souvent. Mais la France n’a ni les moyens ni, surtout, la volonté politique de traiter ce dossier. Nous le déplorons, à BAP, depuis quatorze ans.
UN COUP DUR POUR URDOS
A Urdos, le village est étrangement calme. Certes les riverains de la route nationale sont plutôt heureux de ne plus subir la nuisance des camions, mais cette quiétude est en fait assez tragique pour le village et les valléens. Jacques Marquèze, le maire de cette commune qui n’a plus que 80 habitants déplore ce nouveau coup dur qui isole une fois de plus son village. Les voitures et véhicules légers circulent encore et c’est heureux mais l’interdiction faite aux poids lourds et autocars d’emprunter la route au-delà d’Urdos pose bien des problèmes. Par exemple pour les quelque 60 pensionnaires bloqués à Peyranère, ou encore pour tous les enfants de Jaca et de la région du Haut-Aragon qui sont scolarisés à Oloron. Pour leur transport ainsi que pour rétablir le service du bus officiel Oloron-Canfranc, il faut donc prévoir des véhicules légers et minibus. Jusqu’à l’EDF qui consolide une retenue en amont d’Urdos qui doit désormais faire venir ses matériaux de béton d’Espagne. Et l’on n’oublie pas les hôtels et restaurants d’Urdos, étapes renommées qui accusent une perte de clientèle. « C’est un préjudice économique important pour tout le secteur, confie Jacques Marquèze. Derrière cela il y a des emplois en jeu ».