Lettre d’information électronique de l’association Béarn Adour Pyrénées – N°33 – mai 2014 |
La fermeture de la frontière aux camions
LES ARAGONAIS EN APPELLENT A BRUXELLES
Il fallait s’y attendre ! Comme en 2005, les dirigeants des institutions politiques et économiques de l’Aragon et en particulier de Huesca n’ont pas tardé à réagir. Cette année-là, la chaussée de la RN 134 s‘était brutalement effondrée au lieu-dit Bordenave entre Urdos et le tunnel du Somport. L’incident avait provoqué une interruption de la circulation pendant quatre mois. Et de vives réactions de l’autre côté de la frontière.
8200 camions « perdus » au tunnel en avril On mesure mieux le préjudice causé par l’interdiction faite aux poids lourds de franchir la frontière franco-espagnole quand on connait les statistiques du trafic au tunnel du Somport. Jusqu’au 12 avril de cette année, 1159 camions ont emprunté le tunnel, puis plus rien…En avril 2013, 9379 PL soit 313 en moyenne par jour avaient transité par le tunnel. Ce qui montre que plus de 8200 ont été « perdus » au Somport en quelques jours. Et bien sûr ce sera plus grave encore à compter du 1er mai. Cette chute du trafic ne semble pas avoir d’incidence en ce qui concerne la fréquentation des camions sur l’A65. L’autoroute Pau-Langon a enregistré une augmentation du trafic des poids lourds de 31% au cours du premier trimestre de cette année. Ce « bonus » résulte en grande partie de l’arrêté pris par les trois préfets des départements concernés imposant aux camions d’emprunter l’autoroute plutôt que la nationale. |
Le journal « El Périodico » indique que la fermeture de la frontière au transport de marchandises dans les Pyrénées centrales provoque de nouveau la colère des comarques, des communes et de la « diputación» de Huesca (conseil général). Tous disent que la situation ne peut durer, et qu’ « il faut résoudre le problème dans les plus brefs délais ». Ils vont transmettre une plainte conjointe à Bruxelles. Depuis la mi-avril, en effet, (lire notre précédent flash info N°32) un nouvel affaissement dû à des infiltrations d’eau est survenu sur la RN134 en vallée d’Aspe, à deux kilomètres au sud d’Urdos. Un incident suffisamment grave pour que la préfecture prenne un arrêté interdisant aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes de circuler sur cette route entre le tunnel routier du Somport et Urdos. Ce qui revient à dire que la frontière est fermée aux camionneurs puisqu’on ne peut même plus passer par le col. Et que ceux-ci n’ont d’autre itinéraire que celui qui consiste à passer par Biriatou-Hendaye.
Certains chauffeurs, notamment espagnols avaient espéré pouvoir utiliser l’itinéraire parallèle du col du Pourtalet et commençaient de fait à l’emprunter, mais notent les dirigeants aragonais, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques a pris un arrêté d’interdiction du trafic des camions de marchandises de plus de 12 tonnes sur la route RD 934 du col jusqu’à la Villa Caprice, sur la commune de Laruns, jusqu’au 15 juillet pour garantir la sécurité des infrastructures. « En fait le problème est que dans cette ville française, le trafic de poids lourds dérange les habitants qui ne peuvent dormir la nuit. En outre, la proximité du collège fait courir un danger aux élèves ». Et, ajouterons-nous, la nature de la route, très étroite et sinueuse de Laruns à Gabas, notamment dans le défilé du Hourat n’est pas vraiment adaptée à la circulation des camions.
« Une solution sans délai »
Le président de la « Diputación Provincial » de Huesca (Conseil Général), Antonio Cosculluela, insiste de son côté sur le fait que de nos jours, "en pleine crise", tout problème de communications peut avoir des conséquences négatives et "fatales" pour les entreprises. "On ne peut pas admettre que les passages soient fermés pendant deux mois. Le préjudice pour le Haut Gállego et la Jacetania sera important. Les autorités aragonaises et espagnoles doivent faire pression au maximum car cette situation est intolérable".
Dans Le Heraldo de Aragon, le président de la comarque de la Jacetania, José María Abarca, estime que « le préjudice que nous subissons est important. On fait du tort aux entreprises de marchandises, et aussi au tourisme. De nombreux autobus qui allaient à Lourdes s’arrêtaient à Canfranc pour voir la gare et ils ne le font plus. Nous exigeons de la France qu’elle apporte sans délai une solution au problème et des autorités espagnoles, aragonaises et européennes qu’elles fassent pression à cette fin. Nous comprenons qu’il faille faire des travaux et améliorer la sécurité, mais dans un délai précis, et avec la volonté de régler le problème", a-t-il dit.
Inutile sans doute de préciser que BAP est totalement solidaire des Espagnols dans cette affaire.
SNCF : Pau-Oloron au palmarès Les usagers de la ligne ferroviaire Pau Oloron apprendront avec un vif intérêt que cet itinéraire vient en tête du palmarès, publié par Sud-Ouest, des TER aquitains les plus réguliers avec 97,85% de taux de régularité entre janvier 2013 et mars 2014. Ce taux est calculé en comparant le nombre de trains ayant un retard inférieur à 6 minutes à l’arrivée par rapport au nombre de trains en circulation sur la ligne. On se réjouirait de ce joli succès si aujourd’hui cette ligne n’était pas… fermée pour plusieurs semaines en raison d’un affaissement de terrain.
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