Dans le texte du lundi 6 février 2012 paru sur Alternatives Paloises, sous le titre « désenclavement, on nous ment », B.A.P a relevé un certain nombre d’inexactitudes, principalement en ce qui concerne les chiffres, ce qui est gênant quand on prétend justement vouloir rétablir la vérité :
1 - En ce qui concerne le tunnel du Somport, ce ne sont pas 250 véhicules qui y passent chaque jour mais 1058 véhicules/jour d’après la moyenne annuelle fournie par le gestionnaire du tunnel, ce qui est quand même très diffèrent. L’accroissement lent et régulier du trafic dans le tunnel du Somport est incontestable depuis sa mise en service. L’ouverture prochaine des autovias gratuites qui arrivent jusqu’à Jaca en provenance de Saragosse, Madrid, Barcelone, Sagunto et Pampelune vont accentuer ce phénomène tout comme la mise à péage de la totalité de l’axe Bordeaux/ Biriatou.
- En ce qui concerne l’A65, comment peut-on dire qu’elle est inutilisée alors qu’à peine plus d’un an après sa mise en service (ce qui est très court pour une autoroute), elle reçoit quand même quelques milliers de véhicules chaque jour et qu’il y a eu des pics à plus de 10 000 véhicules/jour en janvier 2012 et encore aujourd’hui ? Non seulement l’A65 est utile parce qu’utilisée mais aussi parce qu’elle permet d’économiser 10% minimum de carburant entre Pau et Bordeaux (par rapport aux passages par les routes classiques), elle permet également de gagner une heure de temps sur ce même parcours, elle permet enfin de gagner en sérénité grâce à la sécurité, non seulement sur l’A65, mais également sur les anciens itinéraires vers Bordeaux qui se trouvent délestés chaque jour des quelques milliers de véhicules empruntant désormais l’A65. Avouez qu’on a vu plus inutile que cela.
2 - Dire que ces infrastructures sous utilisées coûtent une fortune pour les contribuables est doublement faux puisque les infrastructures en question sont de plus en plus utilisées au fil du temps et d’autre part, l’A65 par exemple, a été réalisée sur fond privé sans aucune participation des collectivités territoriales.
- En ce qui concerne la L.G.V, le coût de la desserte du Piémont Pyrénéen ne se situe pas entre 2 et 3 milliards d’euros mais entre 1 et 2 milliards. En effet, la ligne ferroviaire Mont-de-Marsan/Pau, qui permettrait aux Palois et aux Tarbais de gagner 49 minutes pour aller ou venir à Bordeaux (par rapport au passage par Dax et la ligne existante), est évaluée par R.F.F entre 1 milliard et 1 milliard 4 d’euros. Pour bien réaliser l’impact de cette dépense, il faut savoir que si on faisait une restructuration de la voie existante entre Dax et Pau, pour relever la vitesse à 200 voire 220 km/h, cela coûterait plus d’1 milliard d’euros (source R.F.F) et ne permettrait de gagner que 6 minutes entre Pau et Dax (source R.F.F). C’est finalement beaucoup plus cher, par rapport au temps gagné, que la ligne Mont-de-Marsan/ Pau qui permet un gain de 49 minutes, rappelons-le. L’amélioration de la ligne ente Pau et Tarbes est par ailleurs évaluée à un coût compris entre 600et 800 millions d’euros par R.F.F.
- La nouvelle route Oloron-Pau ne coûtera absolument pas 500 millions d’euros puisqu’elle est évaluée dans les dernières études du Cabinet Lavalin à un montant compris entre 280 et 330 millions d’euros, ce qui est déjà largement estimé puisqu’il n’y a que 25 km à réaliser en 2 fois 1 voie, avec quelques passages plus délicats au niveau du tunnel d’Arbus ou de la rocade paloise.
- La future déviation d’Oloron (Gabarn, Gurmençon, Asasp) coûtera quant à elle entre 62 et 66 millions d’euros.
- Quant aux aéroports, on apprend que nous possédons la plus grande concentration au monde avec Tarbes, Biarritz, Pau, Bilbao, Bordeaux, Toulouse et Fontarabie. Si on excepte Bilbao, Toulouse et Bordeaux qui sont des aéroports de grandes villes, suffisamment éloignés les uns des autres pour avoir une activité long et moyen-courrier, tout à fait justifiée, les aéroports de villes moyennes ont quand même des 3 activités spécifiques : celui de Biarritz est axé principalement sur le tourisme, celui de Pau est axé principalement sur les voyages d’affaires et celui de Tarbes est axé principalement sur les pèlerinages religieux. Faut-il supprimer un ou deux de ces trois aéroports de taille moyenne ? Supprimer celui de Pau par exemple, serait une erreur dans la mesure où c’est celui qui présente les meilleures caractéristiques de sécurité aéroportuaires et de loin, avec une piste longue (qui peut encore s’étendre) et bien orientée face aux vents dominants, bien dégagée au niveau des approches et équipée du système d’atterrissage tout temps. L’aéroport de Biarritz est enclavé dans le tissu urbain du B.A.B avec l’impossibilité d’étendre la piste, sans parler des nuisances phoniques difficilement supportables avec une augmentation du trafic. Enfin celui de Tarbes a une piste qui est mal orientée (Nord Sud) avec atterrissage et décollage délicat par vent de travers d’Ouest. De plus, la proximité du Piémont Pyrénéen est une source de danger avec impossibilité d’étendre la piste.
- La conclusion que nous tirons à la lecture du texte « désenclavement, on nous ment » c’est qu’il ne faudrait plus de tunnel sous le col du Somport, plus d’A65 entre Pau et Bordeaux, pas de L.G.V pour desservir le Piémont Pyrénéen, pas non plus de route nouvelle entre Oloron et Pau, plus d’aéroport (il y en a trop)... Mais alors pourquoi diable écrire que le Béarn s’est doté d’infrastructures tout à fait convenables au début de l’article si c’est ensuite pour les remettre quasiment toutes en question dans un texte dont la clarté et l’exactitude ne sont pas, il est vrai, les qualités dominantes.
BEARN ADOUR PYRENEES